Le jeu de go, connu sous le nom de baduk en Corée et weiqi en Chine, est l’un des plus anciens jeux de société encore pratiqués aujourd’hui. Ses origines remontent à plus de 2500 ans en Chine, où il était considéré comme un outil d’enseignement stratégique et militaire.

Les premiers kifu, ou parties retranscrites, ont vu le jour dès la dynastie Zhou, permettant de conserver les stratégies et les techniques de jeu. Ces écrits anciens témoignent non seulement de l’évolution du jeu, mais aussi de son importance culturelle et intellectuelle dans la société chinoise.

Au fil des siècles, le go a migré vers le Japon et la Corée, s’enrichissant de nouvelles pratiques et philosophies.

Le jeu de go occupe une place prépondérante dans la culture asiatique, souvent perçu comme une métaphore de la vie et de la guerre. Il enseigne la patience, la stratégie et l’anticipation, des valeurs profondément ancrées dans la philosophie orientale.

En Chine, il est souvent associé aux lettrés et aux intellectuels, tandis qu’au Japon, il a été institutionnalisé par des écoles prestigieuses.

Les grandes écoles de go japonaises, telles que Honinbo, Hayashi, Inoue et Yasui, ont façonné l’histoire du jeu au cours des siècles, cultivant des générations de joueurs d’exception et établissant des compétitions qui sont devenues des événements marquants dans le paysage culturel.

Parmi les figures emblématiques du go, des maîtres comme Honinbo Shusaku, souvent considéré comme le plus grand joueur de l’histoire, ont laissé une empreinte indélébile.

Sa manière de jouer, caractérisée par une approche artistique et intuitive, continue d’influencer les joueurs modernes.

Le XXe siècle a vu l’émergence d’une nouvelle génération de talents, qui ont porté le jeu vers de nouveaux sommets et l’ont popularisé à l’échelle internationale.

Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, notamment grâce aux avancées réalisées par Google DeepMind avec le programme AlphaGo, le jeu de go a connu une révolution sans précédent.

AlphaGo a défié les plus grands joueurs, y compris Lee Sedol alors reconnu comme le numéro un mondial, et a remporté des parties emblématiques, bouleversant ainsi les conceptions traditionnelles du jeu.

Cette confrontation entre l’homme et la machine a suscité un intérêt renouvelé pour le go, tout en poussant les professionnels à réévaluer leurs stratégies. L’IA a introduit de nouvelles perspectives et techniques, faisant du go un terrain d’expérimentation pour l’innovation stratégique.